1. Dans quelques jours paraîtra la nouvelle version du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). En français: le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux. L'ouvrage est publié par l'association américaine de psychiatrie. Cet imposant inventaire - il pèse plus d'un kilo! - détermine la frontière entre ce qui procède d'un comportement normal et ce qui relève d'un trouble mental. Ainsi si la perte d'un proche vous plonge dans la tristesse, sans doute s'agit-il d'un épisode dépressif majeur. Si vous passez trop de temps devant votre ordinateur, faites-vous soigner, vous êtes probablement atteint d'addiction comportementale! Ces exemples sont directement tirés du DSM et 36,9 les explore à travers plusieurs témoignages qui permettent de comprendre pourquoi de plus en plus de spécialistes critiquent l'évolution de la psychiatrie 2. A l'instar d'autres "manuels", le DSM influence le traitement qui sera proposé. Si le deuil est vu comme une dépression, alors la tentation sera forte de prescrire des antidépresseurs ! Le premier bénéficiaire de cette dérive est dès lors l'industrie pharmaceutique. Pour illustrer ce mécanisme, un deuxième reportage - qui s'entremêle au premier - se penche sur le Xanax. En 30 ans, celui-ci est devenu le médicament psychotrope le mieux vendu aux Etats-Unis. L'Europe n'est pas loin derrière. Cet anxiolytique est de plus en plus prescrit à la va vite pour traiter toutes sortes d'anxiétés, même très légères, et sur de très longues périodes induisant une addiction similaire à celle de l'héroïne...