La douleur transperce l'oeil gauche, si forte que la nausée monte. Les mains cherchent le réveil. Il est quatre heures. Tout à l'heure, il faudra prévenir et trouver la force d'annuler les rendez-vous prévus... La trame de ce documentaire est liée à l’histoire de son auteure, Francine del Coso, son histoire de migraineuse. Avec ce film, elle aborde une maladie qui touche environ un cinquième de la population mondiale. Les causes demeurent toujours inconnues et les traitements quasiment inefficaces. "La migraine a volé dix ans de ma vie, passés dans le noir. Un jour, je décide d'interpeller la maladie, de lui consacrer encore de mon temps, mais debout cette fois. Dans cet esprit, je pars à la rencontre d'autres migraineux pour mettre en lumière l'enfer insoupçonné, ou sous-estimé, auquel elle condamne nos vies", écrit Francine del Coso, auteure de ce film poignant. Parmi les témoins figurent le comédien Patrick Lapp et Morgane, une écolière de 12 ans. Le film veut rendre visible cette maladie dont la particularité singulière est d’être invisible. La migraine de prime abord ne se voit pas. Elle ne laisse aucune trace. Invisible car, lorsque la crise s’installe, le migraineux est contraint de s’isoler. Personne ne le voit. Personne ne le croit ? Malgré les avancées scientifiques, la publication d’études qui permettent aujourd’hui de suivre son passage dans le cerveau, la migraine garde tout son mystère. Et conserve la réputation d’une maladie d’origine psychologique que l’on se crée ou s’invente. Un mal de peu d’importance. "Je veux comprendre d’où vient cette image désastreuse de la maladie, qui conduit parfois au suicide", relève Francine Del Coso. La migraine n’épargne aucune civilisation, touche entre 15 et 20% de la population adulte, dont une majorité de femmes et 10% des enfants, parfois dès le berceau. Elle impose sa loi et force les choix. Pour une personne souffrant de migraine, la voie toute tracée est impossible. Il s’agit en permanence de reprendre le cours de sa vie, interrompue par une crise, imprévisible. D’essayer de nouveaux traitements. De se pencher sur sa manière de vivre, de la questionner, de l’adapter. Pour finalement, souvent, renoncer. A un voyage, à un métier… ou à la vie souhaitée. En plateau, Isabelle Moncada fera un point sur les nouveaux traitements avec des experts.