Depuis les années 1990, les historiens de la Guerre froide ont mis en valeur le caractère mondial et total d’un conflit mené à l’échelle de la planète sur des multiples terrains (diplomatique, militaire, mais aussi culturel, économique, etc.) et porté par une grande variété d’acteurs, étatiques ou non. Cette dilatation géographique et thématique s’est accompagnée d’une réflexion sur la place de ce conflit dans l’histoire longue du xxe siècle : celle de la modernisation socio-économique, de la domination des pays du Nord – dont font partie les deux Grands – sur ceux du Sud, ou de la compétition entre communisme et capitalisme.